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Biographie

Roger Gustave René LORANCE est né le 5 octobre 1925 au Moulin de Bourangle à Héricourt, dans le département de la Haute-Saône, d’un père normand : Romain LORANCE, et d’une mère franc-comtoise, Jeanne MACHIN. Le nom de NOLLE qu’il ajoute parfois à son patronyme est celui de sa grand-mère paternelle. Il avait ce qu’il appelait la « folie nobiliaire » et il a créé et enregistré son propre blason, associé à celui de la famille LORANCE. Sa devise était « Subir pour triompher ».

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Roger a passé ses premières années en Franche-Comté dont il gardait un souvenir ému, et une grande admiration pour ses grands-parents maternels, chez qui il vivait, notamment son grand-père Louis MACHIN, artiste et poète en son genre, et de la même sensibilité, qui l’emmenait faire de grandes promenades sur ses épaules dans la forêt. Il en a toujours gardé une grande admiration pour les arbres et en connaissait toutes les espèces.

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En 1930, ses parents achètent un fonds de commerce de teinturerie et déménagent dans le Sud de la France à Orange. Il passe la période de la deuxième guerre mondiale dans cette commune, où se réfugie dans la colline et le parc Gasparin, sensible aux arbres et à la nature.

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Entre 1932-1939, il suit des études primaires à l’école laïque, couronnées par l’obtention du certificat d’études. A partir de 1940 il est embauché comme homme à tout faire dans la boutique familiale. Pendant l’Occupation sa principale occupation était de trouver de la nourriture.

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En 1942 : il découvre les œuvres de Sully-Prudhomme, Baudelaire, de Heredia, Gérard de Nerval puis écrit quelques premiers poèmes jusqu’en en 1946, où il part un an militaire en Allemagne dans les forces d’Occupation.

A son retour, il brûle ses poèmes qui ne lui conviennent plus.

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En 1947, ses parents déménagent leur commerce une nouvelle fois et achètent la maison située au 57 rue de la République à Villeneuve les Avignon où il mourra en 2018. Roger enchaîne les petits boulots dans une fabrique d’enveloppes, à la tuilerie Marchat, au « Rapid Pressing » rue Paul Manivet à Avignon … Mais il ne reste nulle part.

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Tous les étés au mois d’août lors de la fermeture de la Teinturerie de Villeneuve, la famille part en Normandie en vacances dans la petite maison familiale. Il en gardera également des souvenirs inspirants.

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C’est à son arrivée à Villeneuve en 1947 qu’il découvre « Le couronnement de la Vierge » du peintre primitif Enguerrand Quarton, (peint en 1454) au Musée Pierre de Luxembourg. Au bas de ce tableau, il y a un Enfer et un Purgatoire. Dans l’Enfer il y a des démons qui l’ont énormément impressionné. Plus tard, le rocher central lui a donné l’idée des rochers pour base de ses tableaux.

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Entre 1947 et 1953 périodes de maturation : nouvel effort pour créer des poésie classiques, sonnets influencés pour le fond par Mallarmé, pour la forme par de Heredia. Pendant ces mêmes années, il a fréquenté des peintres sans oser peindre. Il est allé voir au moins 10 fois par an « Le couronnement de la Vierge » pour s’en inspirer.

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C’est alors qu’il rencontre ses maîtres.

En 1953, il découvre dans une galerie de peinture avignonnaise des tableaux de Joseph Thoret, peintre naïf, as du vol à voile en 1914 avec cinq victoires aériennes. Pendant un an, Roger va tous les dimanches voir Thoret à St Rémy de Provence. Celui-ci le détourne du paysage et lui dit : « L’Art, c’est créer !).

En 1954, il montre quelques tableaux au pastel, sur du papier, à un certain Léopold Chaillot, rencontré à Villeneuve, gardien du Fort Saint André et peintre symboliste. Dans une salle de l’ancienne gendarmerie du Fort, Chaillot installe un chevalet sur lequel se trouve un format 10 figures, il lui donne des pinceaux, des couleurs et lui demande de peindre ce dont il rêve « Vas-y, lance-toi, je ne te propose rien ! ». Deux semaines plus tard, Roger termine son premier tableau intitulé l’Alchimiste. Ce tableau sera exposé dès 1954 par l’Association des Artistes de Villeneuve.  

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En réalité, Roger avait déjà peint quelques tableaux anecdotiques en naïfs en 1945-1946 avant de reprendre en 1954.

Il disait avoir été inspiré, outre ses maîtres vivants, par Jérôme Bosch, et qu’il tenait son sens des couleurs si propre à lui du métier de son père, coloriste, qu’il voyait teindre des tissus dans de grandes bassines en cuivre.

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En 1955 Roger installe son atelier dans une pièce de la maison de ses parents. C’est là qu’il va peindre pendant 40 ans environ 300 tableaux. C’est aussi cette année-là qu’il se met à boire en travaillant avec son père. Dis ans plus tard, il n’arrivait plus à tenir un pinceau et s’était mis à avoir des hallucinations (qui ont inspiré certaines de ses œuvres). Il suivra une cure de désintoxication en 1965 et ne reboira plus jamais une goutte d’alcool.

Roger fréquente l’Association des artistes de Villeneuve, dont faisait partie Paul de la Boulaye, et entre autres le peintre Alvarez. Il y rencontre aussi l’artiste et danseuse Renée Elzière, qui sera une de ses muses en poésie. Il a d’ailleurs peint avec Alvarez et Chaillot des fresques sur les murs du bar le Central à Villeneuve, aujourd’hui disparues.

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Il se remet à peindre de 1966 à 1980 et arrête progressivement pour s’occuper de sa mère âgée, décédée en 1993. Il a ensuite tenté de renouer avec la peinture, sans grande conviction et a produit une dizaine de tableaux jusqu‘en 1995 où il arrête définitivement, sentant que la source était tarie.

Il va passer ensuite des années de grande solitude et de pauvreté (il commencera alors à vendre ses tableaux) jusqu’en 2010, date où la famille de sa nièce est venue s’installer avec lui pour rénover la maison, créer un restaurant et des chambres d’hôtes, et l’entourer jusqu’à sa mort.

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Poésies

Roger ne composait que des sonnets, et vouait une grande admiration au XVIème siècle, époque à laquelle il aurait aimé vivre. En littérature, il était séduit par Pontus de Tyard, les poètes de la Pléiade, bien sûr : Ronsard, du Bellay … Mais aussi Rimbaud, Baudelaire, Mallarmé, Sully Prudhomme, José Maria de Heredia, Emmanuel Signoret. Il était également féru de mythologie.

Il se définissait comme un poète symbolico-parnassien, « ayant la forme du rêve pour que les gens ne comprennent pas trop vite » mais il estimait que le poème n’était pas une création totale. Il a écrit plusieurs milliers de poèmes et en a édité quelques-uns à compte d’auteur. Son recueil préféré était « le Voyage Illusoire » édité en 1984, ou encore « Pour l’Amour d’une Morte » consacré à sa fiancée, tuée à 18 ans par un bombardement américain en 1944.

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Après une pause d’écriture entre 2001 et 2010, il reprendra l’écriture jusqu’à la veille de sa mort à l’aube du 15 janvier 2018, âgé de 92 ans.

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Expositions

Ses œuvres ont été exposées à la Tour Philippe le Bel à Villeneuve les Avignon avec d’autres artistes dans les années 1980

En 1995 : au restaurant « Tortilla Flat » à Avignon

En 2007 : à la galerie Roux, place de l’Oratoire à Villeneuve les Avignon

En 2010 : mise en musique et lecture de ses poèmes à la chapelle des Pénitents Gris à Villeneuve les Avignon par les élèves de l’école de musique voisine de sa maison

Septembre 2023 à février 2024, avec d’autres artistes à la Halle St Pierre à Paris, exposition « Aux Frontières de l’Art Brut ». Ses œuvres s’inscriraient dans cette tendance

Juillet à décembre 2025 : au Musée Pierre de Luxembourg à Villeneuve les Avignon.

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Vie privée

Côté vie privée, Roger ne s’est jamais marié, ayant juré fidélité à sa fiancée, Jacqueline Renner, voisine de Franche-Comté, décédée à l’âge de 18 ans en 1944 d’un tir accidentel de mitraillette de l’armée américaine lors de la Libération. Il a conservé toute sa vie la photo de cette jeune fille.

Cependant, de nombreuses amours platoniques lui ont donné l’inspiration pour ses œuvres poétiques.

Il a deux neveux et trois petits-neveux.

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Conclusion

Roger se définissait comme un « Poète symbolico-parnassien et un peintre oniro-symboliste »

Il a d’ailleurs demandé que cette définition figure sur sa tombe.

Il a couché ses souvenirs dans un recueil un prose intitulé « Souvenirs sur mes ancêtres » mais aussi dans son recueil « Portraits et Paysages » où il dépeint les trois régions chères à son cœur : la Franche-Comté, la Normandie et la Provence, et dresse des portraits de divers personnages dont ceux de sa famille.

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